C’est après une méditation pendant laquelle j’ai pu particulièrement bien sentir mes battements cardiaque que m’est venue l’envie d’écrire cet article.
Il s’agit d’une vulgarisation d’anatomie, de physiologie et de sémiologie.
Le Cœur: mécanique & localisation
Notre cœur humain est une pompe constituée de quatre compartiments qui se contractent et se relâchent pour alimenter l’ensemble de nos cellules.
Il est drôle de penser que ce muscle – mieux réglé qu’une horloge suisse – assure le transport de tout ce dont notre corps a besoin pour se construire, se régénérer, assurer son immunité et évacuer ses déchets..

Pour mieux comprendre son fonctionnement on va compartimenter son activité, en cœur gauche – riche en oxygène (O2) – et en cœur droit – riche en dioxyde de carbone – (CO2). (1)
Le côté gauche du cœur est composé de l’auricule/oreillette gauche en haut et du ventricule gauche en bas. L’oreillette fait entrer un sang riche en oxygène qui provient des poumons puis le transfère par un système de valve au ventricule, ce dernier expulse le sang dans l’artère Aorte toujours par un système de valve.
Le côté droit du cœur reçoit le sang pauvre en oxygène dans son auricule par le système de drainage des veines caves inférieure et supérieure, de la même manière qu’à gauche elle va le transmettre au ventricule qui lui même le porte vers l’artère pulmonaire.
Situé dans la poitrine et entouré par les poumons, il est supporté par le diaphragme : cet espace est appelé le mediastin. Autour il reçoit la protection du sternum, du grill costal et des muscles intercostaux.
Gros comme votre poing serré, sa taille varie d’un individu à l’autre.

Respiration
Il est intéressant de constater qu’à l’inspiration, les poumons se remplissent d’air, entraînant alors une expansion de leur volume. De la même manière, le diaphragme se contracte et se déplace du haut vers le bas : on peut donc imaginer sans mal que le cœur et ses vaisseaux enclavés sont mobilisés lors de la respiration.
Il est certain que le grill costal est mobile et permet aux poumons de se remplir sans compresser le cœur, cependant une pression de leur part, même légère, n’est pas à exclure.
Quant au diaphragme il fait monter le cœur lors de l’expiration et le fait descendre lors de l’inspiration en venant par la même occasion mobiliser les vaisseaux attenant au cœur, agissant ainsi comme un plancher mobile que le cœur suit naturellement.
Chez les enfants, la cage thoracique est moins spacieuse que chez l’adulte, on remarque alors que les mouvements respiratoire influencent d’autant plus le rythme cardiaque. C’est pourquoi lors de l’auscultation nous pouvons rencontrer de l’arythmie chez l’enfant sans que cela implique une pathologie.
L’organisme humain est extrêmement bien fait : si nous disposons de cette capacité à nous « masser » le cœur c’est justement pour pouvoir l’aider à réguler son activité.
Qui n’a jamais eu le cœur qui s’emballe ? La sensation qu’il se serre?
Le premier réflexe de retour au calme est alors l’adoption d’une ventilation profonde, lente et régulière. La pratique d’une telle respiration dans un contexte de détente peut alors se rapprocher de ce qu’on appelle couramment “la respiration consciente“. Et ce n’est pas un phénomène anodin: certaines personnes en quête de paix consultent de nombreux spécialistes, participent à de nombreux séminaires et ateliers, achètent vidéos et manuels pour apprendre à développer cette mobilité du diaphragme et libérer leur respir d’une manière suffisamment longue et durable pour en ressentir les bienfaits.
Les témoignages relatant que certains méditants peuvent ralentir ou accélérer leur battement cardiaque via la respiration adaptée n’es plus à prouver, la science l’a déjà fait pour nous.
Un exercice qui n’est peut être pas que spectaculaire: une activité cardiaque saine nous aide à régénérer nos tissus, évacuer nos déchets organiques et rend notre système immunitaire et hormonal opérationnel sur l’ensemble de l’organisme. Prendre soin de son cœur et réguler sa dynamique, c’est favoriser sa longévité.

A travers l’histologie
Si l’on observe le cœur selon un point de vue histologique, il se compose de plusieurs couches superposées et solidaires les unes des autres, remplissant chacune un rôle bien précis.
L’endocarde tapisse la paroi profonde : c’est celle qui sera en contact direct avec le sang passant dans les auricules et les ventricules. Il assure le bon passage du fluide rouge et donne naissance aux valves séparant auricule-ventricule et ventricule-artère.
Le myocarde est la couche intermédiaire : c’est un muscle qui assure la contraction des ventricules pour éjecter le sang dans les artères à une pression suffisante ; ce qui explique pourquoi le ventricule gauche est plus épais que le droit : pour le ventricule gauche, sa contraction doit éjecter le sang dans l’aorte et atteindre l’ensemble du corps ; alors que le ventricule droit lui, ne fait que remonter le sang dans les poumons.
Enfin vient le péricarde qui est la couche de tissus entourant le myocarde et gardant le tout cohérent.
Un système d’irrigation autonome & un réseau électrique complexe
Le myocarde comme tout muscle du corps a besoin de sang pour fonctionner, à cette fin il existe un réseau de vaisseaux – donc artères et veines – appelé coronaires qui alimentent uniquement le palpitant. Un infarctus du myocarde résulte d’une dysfonction de ce réseau.
Plusieurs faits sont notables sur la transmission du message nerveux au cœur : premièrement il doit garder une activité musculaire tout au long de la vie et ce, de manière constante et régulière. Ce qui signifie qu’il n’a jamais de repos. Ensuite il a la particularité d’avoir son propre générateur de rythme appelé le nœud sinu-atrial -qui agit un peu comme un quartz dans une montre et qui lui assure une indépendance relative face au réseau nerveux du corps-.
Enfin un des faits les plus intéressants est que ses cellules musculaires sont en même temps nerveuses : ces cellules appelées cardionectines, sont uniques dans le corps puisque elles sont à la fois du système nerveux et du système musculaire. Elle permettent de relayer l’information nerveuse tout en se contractant.
L’axe rein cœur
Cet axe qui intéressera nos amis en ethnomédecine chinoise trouve une réalité physiologique au sein de l’organisme:
Le rein participe à la régulation de la tension artérielle dans le corps grâce à un système hormonal complexe et des capteurs habilement situés. Ainsi il va modifier la contraction des artères et donc indirectement la force de contraction des ventricules.
Par exemple : un défaut dans la régulation rénale de la tension artérielle peut amener une hypertension chronique, il va donc falloir un effort de contraction supplémentaire aux ventricules pour réaliser leur éjection ; on assistera donc à une hypertrophie du myocarde entraînant une fatigabilité de celui-ci, pouvant amener une insuffisance cardiaque.
Le Cœur, les Émotions, l’Esprit, la Respiration
Il n’y a pas si longtemps de ça je me suis retrouvé perché 20 mètres au dessus d’une rivière. Des amis et moi venions d’escalader les rochers bordant le cours d’eau pour réaliser un grand saut depuis le sommet. Amusement d’adolescent que je n’avais plus pratiqué depuis de nombreuses années.
Mais voilà que m’apprêtant à sauter, j’ai soudainement ressenti mon cœur se serrer et battre la chamade : j’étais totalement débordé par ma peur, le souffle court. Je me sentais tétanisé, incapable de bouger..
Je me suis alors rappelé mes fondamentaux : j’ai fait deux pas en arrière permettant aux plus courageux de sauter les premiers, puis j’ai commencé à respirer profondément. Tout d’abord, le rythme était désordonné et haletant, puis, peu à peu mon souffle à retrouvé sa place : il est devenu ample et profond.
J’ai progressivement senti mon cœur suivre ma respiration, se calmer, puis entraîner à son tour mon esprit.
Me sentant prêt, j’ai avancé d’un pas assuré jusqu’à rencontrer le vide devant moi, et dans une longue expiration j’ai entrepris un saut qui m’a semblé durer une éternité. Ce moment de vie m’avait une fois de plus mis face à mon cœur, ses influences, ma respiration.
Qui n’a jamais connu le stress des examens, des entretiens d’embauche, de tout ce qui réunit plusieurs personnes au même endroit en vue d’être examiné, jaugé et évalué?
Pendant mes études j’ai souvent été bloqué dans un couloir avec une vingtaine de participants, tous attendant de passer à l’oral.
Et je me souviens comme si c’était hier le stress ambiant, tout le monde se toisant en silence ou pour certains regarder ses pieds comme s’il allait découvrir une révélation.
Sans parler de ceux qui font les cents pas en relisant leur fiches.
Tous sont tendus, les épaules hautes, la gorge serrée et le ventre crispé.
Et je ne sais pas si vous avez remarqué mais ce stress se communique comme une épidémie.
Vous pouvez arriver serein et confiant, mais après quelques minutes passées, avec toute cette angoisse vous commencerez l’examen en bredouillant.
Ayant remarquer cela, je faisais en sorte de trouver un espace pour me mettre en tailleur, fermer les yeux et concentrer mon attention sur mon diaphragme et son mouvement.
Je peux vous garantir que je n’ai jamais échouer un examen parce que mon stress m’a tétaniser, bien au contraire un esprit calme et réactif m’a souvent accompagné et à même parfois su compléter un manque de connaissance. Cœur et esprit, encore.
Cœur & Sommeil
Nous avons tous en commun le sommeil, nous avons tous (du grand chef d’entreprise au jeûne enfant) un moment ou nous posons notre tête sur l’oreiller.
Il y a des fois ou nous sommes exténués et nous nous endormons en 5 minutes. D’autres fois un film nous permet de « décrocher » puis de trouver le sommeil, bien que la lumière bleue des écrans soit un stimulateur redoutable.
Mais combien d’entre nous ont, pour des raisons diverses et variées, des troubles du sommeil : difficulté à s’endormir, réveil nocturne, sommeil non réparateur. Quasiment la moitié de ma patientèle a des troubles du sommeil, et l’autre moitié l’a connu un jour. Sauf de rares exceptions, tout le monde y est confronté.
Ce que j’apporte à mes patients comme ce que je m’applique me vient d’un sophrologue : Il suffit de poser une main sur son cœur, l’autre sur son bas du ventre, puis tranquillement ressentir sa respiration.
Elle commence souvent au thorax au début mais assez rapidement, avec un peu d’entrainement elle devient ventrale : cela va permettre de ressentir progressivement les battements cardiaque.
Et alors c’est tellement agréable de se laisser porter par ces battements et cette respiration ample et profonde.
Certain trouverons alors le sommeil qu’il cherchaient tant, d’autre trouverons simplement une manière de couper la machine de leur réflexion et profiter alors d’un moment de calme.
Pour ma part c’est devenu un vrai plaisir de me mettre au lit en pratiquant ce simple exercice, un moment pour moi ou je me connecte à mes battements cardiaque et ma respiration.
Et vous, quelle est votre relation avec votre cœur, métronome et maître de vos rythmes les plus intimes ?
Notes & définitions:
1 « Pour mieux comprendre son fonctionnement on va compartimenter son activité, en cœur gauche : riche en oxygène (O2) et en cœur droit : riche en dioxyde de carbone (CO2) »
Pour être exact, le cœur gauche reçoit le sang venant des poumons, celui-ci est riche de ses échanges gazeux avec l’air qui est composé 21% O2, 78% de N2 et 1% de gaz rare et vapeur d’eau. C’est donc tout ce mélange qui est assimilé et traité par nos poumons puis diffusé par notre sang ; nous y reviendrons plus en détail dans un article sur les poumons.
Sémiologie : Il s’agit littéralement de l’études des signes et symptômes des maladies.
Terme venant du grec ancien Sêmeion : signe ; Logos : Etude/Science
Sophrologie : Exclusivement verbale et non tactile, la sophrologie est une méthode psychocorporelle utilisée comme technique thérapeutique et une philosophie de vie.
Inspirée de techniques occidentales et orientales son étymologie vient du grec ancien sôs : harmonieux; phren : l’esprit; logos : science/étude ; ce qui signifie étude de l’harmonisation de la conscience.
Histologie : L’histologie est l’étude des tissus vivant. Il s’agit d’une branche de la biologie qui se consacre au tissus organique tel que la peau, les muscles, les glandes… Sa signification : « Science des tissus » vient du grec Histos : tissus et Logos : Science.
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